Les élections législatives et municipales, aurontlieu, sauf avis contraire de Paul Biya, le 09 février 2020. Un avis contraire qui est moins plausible et plus hypothétique quand on connaît la cohérence génétique du président camerounais. Aux antipodes  de certains de ses contestataires de l'opposition, et surtout du plus virulent d'entre eux, le Président du MRC,Maurice kamto.

L'Agrégé de droit fait montre d'une inconsistance surprenante alliée à la cyclothymie politique qui désoriente davantage ses militants que ceux des observateurs avertis qui ne lui ont jamais accordé une once de confiance et de crédibilité politiques. Un temps, on va aux élections, un autre temps on n'y va plus  à cause du mauvais code électoral. Pourtant c'est avec ce mauvais code électoral qu'il dit avoir gagné l'élection présidentielle, moins d'un an auparavant et sans qu'il y ait eu la moindre réforme de ce code dans l'intervalle séparant les deux consultations électorales. Aussi, l'observateur averti ne peut considérer l’argument avancé pour avoir remporté l'élection présidentielle et l'autre pour boycotter les législatives et les municipales, comme des arguties, une fuite en avant, tels ces oiseaux qui se cachent pour mourir. Les opposants inexpérimentés ou en perte de vitesse peuvent prendre exemple sur le premier d'entre euxpour lui emboîter le pas dans un mimétisme moutonnier. On y est presque.

Le Rdpc quant à lui se trouve au bord de l'implosion ou, pour être moins pessimiste, court droit vers le vote sanction, à cause des politiques d'exclusion de certaines élites qui s'accrochent aux méthodes de corruption et de cooptation qui leurs sont héréditaires. La circulaire du Président National est,  elle aussi, un casus belli qui risque de mettre le feu entre la vieille garde du parti et les jeunes (loups) d'une part, et d'autre part, entre les hommes et  les amazones du parti  pour qui l'instruction du Président National recommande expressément de prendre en compte.

A part ces deux faits saillants de l'actualité politique, on ne perçoit pas  véritablement de frémissements susceptibles d'inverser les tendances au soir du 09 février 2020. Les élections qui auraient dû être le temps de la clarification des poids politiques des uns et des autres, le point final à une longue domination du Rassemblement Démocratique du peuple camerounais (Rdpc), sera tel que c'est parti, le temps des réaffirmations, et une virgule qui ouvrira sur un bail éternel du parti de Paul Biya à l'Assemblée nationale et dans les municipalités. On en est désespéré, déçu, mais au fond, renforcé qu’on était dans la vérité de  ne pas céder à la trop forte tentation de croire au fort débit de mots creux de menteurs, d’imposteurs et d'usurpateurs. Dans un cas comme dans l'autre, on saura désormais qui vaut quoi politiquement au Cameroun. L'eau des élections aura aidé à dévoiler les apprentis sorciers.

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