Editorial signé de Joseph Ntsama Mbarga, Directeur de la Publication de La Découverte Régionale (photo avec Alpha Konde Ancien Président de la Guinée Conakry au cours d'une audience privée en sa résidence)
Bientôt un mois que les seigneurs de la craie ont déserté les salles de classe. Les enseignants réunis dans un regroupement de grévistes dénommé par l'acronyme anonyme "OTS" entendu par (…on a trop supporté). Le pronom personnel indéfini "on", au regard de sa neutralité, transforme les sujets auxquels il se réfère en des indéterminés, autrement dit, des personnes qui n'assument pas sous la lumière, clairement donc, les sujets ou l'objet de leurs revendications... Dans ce troupeau d'ombres, il est difficile de mettre le doigt sur les leaders du mouvement de contestation encore moins sur les objets et les sujets du mouvement de grève. Ce, au regard du caractère éclectique des revendications pourtant censées émaner d'une même corporation... Il devient ainsi légitime de s'interroger sur le moment ou mieux, pour emprunter un mot aux anglosaxons, le timing où ces revendications ont atteint la maturation au point de massifier les grévistes et leur faire convenir, d'un commun accord, de l'agenda de faire grève. Ce qui précède fait craindre un calendrier préalable caché par les véritables auteurs et décideurs de ce mouvement d'humeur. Les enseignants, étant au final, des personnes manipulées, instrumentalisées, par une organisation qui aurait d'autres ambitions plus dangereuses conflictogènes que les récriminations des enseignants. À l'image de celles du Nord-ouest et du Sud-Ouest qui ont débouché après une surenchère verbale et active sans précédent à la guerre dans les régions anglophones de notre pays. Le mode opératoire étant le même ... la satisfaction d'un problème générant un autre ...jusqu'à ce que la réalité cachée finisse par jaillir du fond des catacombes...Les enseignants qui sont supposés être des seigneurs, devraient éviter d'être des oiseaux des malheurs du Cameroun. Ce pays qui leur a tout donné : un statut spécial avec l'âge de départ à la retraite repoussé à 60ans, à leur demande, des dizaines d'années avant que cela ne soit étendu aux autres fonctionnaires en janvier 2021 ; avec une école normale supérieure faisant partie de l'une des seules écoles à intégration directe du Cameroun. Des primes techniques plaçant les enseignants au plus haut de l'échelle salariale au Cameroun. etc. Certes, les problèmes existent dans ce corps de fonctionnaires, mais les enseignants n'ont pas le monopole de la souffrance. Loin s'en faut d'ailleurs. Tous les fonctionnaires du Cameroun ont déjà eu à faire face aux difficultés d'obtention des salaires après la sortie des écoles. Ou pour avancer dans leur carrière... C'est une situation endémique et générale à la fonction publique camerounaise.
Les enseignants auront donc, sincèrement, du mal à se poser pour les seules victimes de la mal gouvernance du Cameroun. Sacrifier le sort des enfants du Cameroun dans un trimestre aussi déterminant que le deuxième est lâche et irresponsable. Pis encore, si les enseignants se laissaient ensorceler par une horde de politicards en panne de solutions pour évincer le "lion" de Mvomeka'a. Ils seraient juste des minables.
Il est des enseignants que de tous ceux qui créent de fausses pénuries sur les produits alimentaires de grande consommation et qui complexifient, de toute évidence, la vie des familles camerounaises en ce moment. D’ailleurs, cet enchérissement de la vie procède des mêmes manœuvres de déstabilisation (le mot est prononcé) et viennent des mêmes personnes. Il faut y mettre fin. Le journaliste qui dénonce cet état de fait n’est pas le plus privilégié mais le citoyen qui s'inquiète de l'avenir de son pays. Le politique qui peut et qui sait tout cela et ne fait rien, parce que ses privilèges du moment lui assurent, quoi qu'il arrive, une vie décente, est irresponsable car en cas de déflagration sociale, tous, pauvres et riches, seraient impactés.