Vers la diversification des modes de financement

La place portuaire de Kribi envisage notamment le recours à bourse d’Afrique centrale, la BVMAC, pour financer son développement et son extension.

Le Port Autonome de Kribi sera désormais présent sur la place boursière de l’Afrique centrale, Bourse des Valeurs Mobilières de l’Afrique Centrale (la BVMAC). Ce, pour lever des fonds en vue de financer son développement et son extension. A ce titre, l’équipe de gestion du port a entamé sa préparation technique en vue de mettre en place le processus de sollicitation du marché sous régional. Patrice Melom, le directeur général du Port Autonome de Kribi (PAK) et ses collaborateurs des services financiers, informe-t-on ont été reçus à cet effet, le 23 octobre dernier à la BVMAC, à Douala. Au sortir de cette entrevue, Patrice Melom a déclaré qu’ « il n’échappe à personne que le Port de Kribi est un projet greenfield, qui induit des besoins d’investissements conséquents et nécessite logiquement que le PAK explore toutes les sources de financement possibles. A cet égard, le marché financier constitue une option supplémentaire. Néanmoins, le PAK est une très jeune structure et le recours aux marchés est particulièrement exigeant en termes de gouvernance, de transparence et de maturation des projets. Il y a encore beaucoup de pratiques et de processus à mettre en place et à optimiser ». Avant d’ajouter que,« fort opportunément, la BVMAC a proposé d’accompagner le PAK dans les démarches qu’il effectuera à l’effet d’être en mesure de saisir les opportunités offertes par le marché boursier sous régional ».

En réaction, Jean Claude Ngbwa, le directeur général de la BVMAC expliquera que la bourse permet d’obtenir de l’argent frais assez rapidement (entre quatre à six mois), à un taux d’intérêt plus attractif que ceux pratiqués par les banques commerciales. Avant d’ajouter que, le principe même d’un marché financier est d’organiser la rencontre entre les investisseurs, qui détiennent des capitaux qu’ils veulent faire fructifier, et des agents économiques (entreprises, Etats, collectivités locales, etc.), qui cherchent des financements. Il faut rappeler que sur le marché boursier, les financements s’obtiennent sous deux formes : actions ou obligations. Les actions renvoient aux montants que le prêteur investit dans la société emprunteuse, en échange d’une part du capital de ladite entreprise. Les obligations, quant à elles, représentent des sommes que l’on prête au demandeur, pour une durée limitée, en échange du versement d’un intérêt. Cette seconde option suppose que le PAK, ou toute autre entreprise publique, peut lever des fonds sur le marché boursier, sans pour autant ouvrir son capital aux privés.

 Il faut que le port de Kribi, au regard de ses recettes est désormais un acteur financier crédible. Depuis le début de l’année 2020, par exemple, le port de Kribi a déjà généré 76,8 milliards de FCFA de recettes douanières, selon Norbert Belinga, le chef secteur des douanes du Sud II, circonscription douanière qui couvre le port en eau profonde de Kribi. Ces recettes sont fortement en hausse, puisqu’elles avaient culminé à seulement 11,5 milliards de FCFA au cours de l’année 2019. L’augmentation exponentielle enregistrée depuis le début de l’année courante peut s’expliquer par l’ouverture de nouvelles lignes maritimes par le port de Kribi, ce qui a induit un accroissement du trafic. Grâce à ces performances, la circonscription douanière couvrant le port en eau profonde de Kribi devient la 2ème plus grosse pourvoyeuse de recettes douanières au Cameroun, après celle du Littoral I, qui couvre le port de Douala, dans la capitale économique.

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