Sommet Afrique-Monde arabe

Messe pour l’avenir de l’Afrique en Guinée Equatoriale

Terre de grandes rencontres internationales, le pays de El presidente était une  fois de plus l’hôte, du 17 au 23 novembre 2016, d’un important sommet où il était question de penser le développement du continent Noir.

 

 

    Les résultats du dernier  sommet  Afrique-Monde arabe, qu’a abrité la Guinée Equatoriale du 17 au 23 du mois de novembre 2016, ont été fort appréciés. En fait les observateurs les plus avertis, ceux qui ont le plus l’habitude des grandes conférences internationales, ont été pour le moins satisfaits et les conclusions qu’ils ont cru pouvoir tirer des travaux de cette rencontre éminemment économique très courue, selon les dires de certains, étaient d’une pertinence à nulle autre pareille. On peut cependant d’ores et déjà tenter d’en dégager l’essentiel : La redynamisation de ce nouveau partenariat qui constituait la toile de fond de tous les débats. Les travaux à huis clos ont également débouché sur une cohorte de résolutions, somme toute salutaires, pour le rapprochement économique et même politique de l’Afrique et du Monde arabe.

La rencontre de Malabo est le quatrième  sommet  tenu par les émirs, les chefs d’Etat et de gouvernement arabes et africains. Les trois premiers avaient été organisés en Egypte, en Libye et au Koweït. La particularité de ce quatrième sommet est donc son lieu de déroulement, la Guinée Equatoriale, le premier pays au sud du Sahara, qui n’est pas très connu par sa culture arabe. Ces aspects ont été d’ailleurs loin de ravaler cette rencontre à une simple formalité, bien le contraire.

 Parlant de l’organisation, l’Afrique doit une fois de plus une fière chandelle au pays de El presidente qui n’a pas dérogé à son habitude de donner un lustre particulier à toutes les rencontres à vocation internationale sur son territoire. Et du coup on a retrouvé, à cette occasion à Malabo, cette fraternité et la  solidarité qui ont souvent caractérisé les relations entre Arabes et Africains. La qualité des travaux n’a non plus été à la remorque. Et comme soulignait un responsable politique équato-guinéen «  Nous voulons montrer que nous suivons toutes les questions africaines avec une grande attention et que tout ce qui se passe sur le continent nous intéresse. La Guinée équatoriale a abrité deux sommets de l’UA, ainsi que la conférence portant sur la lutte contre Ebola pour manifester sa volonté d’œuvrer contre ce fléau. Sans oublier la Coupe d’Afrique des nations [CAN], en 2015, que nous avons accueillie dans un contexte exceptionnel, après que plusieurs pays africains avaient refusé d’héberger l’événement justement par crainte de ce virus. En vrai panafricaniste, Obiang Nguema Mbasogo a assumé ce risque pour sauver l’honneur de l’Afrique. » 

 

Lucidité et beaucoup de réalisme

Dès lors les représentants des pays arabes et africains à ce sommet, unanimement, se refusant à continuer de tirer des traits sur un avenir incertain, ont plutôt essayé de faire produire à la situation dans laquelle ils se trouvent, son effet le plus utile : la lucidité et beaucoup de réalisme. A partir de certains constats, ils ont tiré des leçons et essayé de proposer une politique et une approche, toutes deux porteuses d’espoir surtout pour le peuple africain. La nécessité, puis la positivité du « sommet » paraissent au contraire moins contestables que jamais. Elles apparaissent d’abord à travers les résolutions dont les grandes lignes sont notamment : l’appel à la manifestation d’un élan de solidarité et à la mutualisation des efforts pour financer des projets de développement au profit des populations ; la mise par le Koweït à la disposition de la région Afrique d’un fonds important destiné à son essor économique et social.

 Dans la même veine, les pays africains ont été invités à présenter des projets concrets et réalistes.  La lutte contre le terrorisme était aussi à l’ordre du jour de cette rencontre. « En vue de préserver des vies humaines et prémunir la jeunesse contre le terrorisme, les émirs, chefs d’État et de gouvernement ont exhorté à la réduction de la migration en mettant en place des projets novateurs permettant de fixer la jeunesse dans les zones de départ. »  Concernant l’Institut culturel afro-arabe, la déclaration de Malabo a exhorté la commission de l’Union africaine et le secrétariat de la Ligue arabe à verser intégralement leurs contributions statutaires. Émirs, chefs d’État et de gouvernement ont demandé de mener, en collaboration avec cet institut, une étude approfondie sur les possibilités de coopération culturelle conjointe. Les deux régions entendent soutenir l’exécution du plan d’action conjoint. Le sommet de Malabo a, dans ce cadre, lancé un appel vibrant aux États africains et arabes afin qu’ils soutiennent toute forme d’assistance financière et technique. Ce, en collaborant avec les institutions financières, le secteur privé et les organisations de la société civile. Bien d’autres sujets importants ont meublé ces assises. Le prochain rendez-vous est pris en 2019 à Ryad, la capitale de l’Arabie Saoudite.

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                            Jean-Marie Biongolo.

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