Entretien avec Jean Sébastien Lhospitalier, agriculteur, Président de REILA-GTI, Société basée en France.

 

« L’objectif étant que de nombreux projets comme celui-là émergent dans tout le Cameroun et en zone CEMAC. »

 

Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Je suis Jean Sébastien Lhospitalier, agriculteur en France, propriétaire d’un site agricole et des énergies renouvelables de référence européenne. Suite à différentes démarches lors des visites des délégations africaines, délégations gouvernementales, entreprises et coopératives qui m’ont sollicité pour faire part de mon expertise et accompagner les projets en Afrique, je me suis intéressé au déploiement de ce que j’ai fait en France pour l’Afrique.

Quelles sont les raisons qui vous ont amené à prendre part à ce forum organisé par l’Agence de promotion d’investissements (API) ?

J’ai été invité par Madame la Directrice Générale de l’API à participer au CIF. En participant, il y aura une réunion ‘’be to be’’ pour échanger avec de potentiels investisseurs sur la construction de mes projets et pour investir sur différents projets. C’est l’occasion de rencontrer le monde économique qui tourne autour de l’agriculture et de l’agro-industrie en continuité de mon projet. Pourquoi je me suis intéressé d’abord au Cameroun ? Il se trouve que je suis marié à une Camerounaise, donc plutôt que de commencer à proposer le projet ailleurs, je l’ai fait d’abord au gouvernement du Cameroun avec lequel je collabore depuis un an sur notre développement d’une super référence. Et dans la continuité, j’ai rendez-vous avec les pays voisins du Cameroun pour proposer la même chose. Le projet en question est l’accompagnement de l’agriculture de 2ième génération. Comme l’a indiqué le Président Paul Biya, il faut passer sur l’agriculture de plus grande taille qui répond aux normes sanitaires internationales pour permettre au pays de moins importer et d’être auto-suffisant concernant des produits de base que sont le maïs, le poulet, le poisson, le porc et les autres qui iront jusqu’aux produits finis dans le respect de règles sanitaires. Mais aussi qui peuvent en partie être transformés en conserves, pour stabiliser et pallier les aléas de production au cours l’année.

A quel niveau êtes-vous aujourd’hui dans la réalisation de votre projet ?

Je suis en train de discuter avec différentes administrations, différents ministères, pour identifier plusieurs sites de développement pouvant accueillir un tel projet, puisqu’il faut au minimum 5 mille hectares avec un cours d’eau important pour alimenter en irrigation les 5 mille hectares. Et de l’eau potable avec les installations pour son traitement pour l’élevage, qui permettra de nourrir 400 mille personnes. Sur le même site se seront les activités industrielles, les activités stratégiques ayant besoin permanemment d’électricité. Ces activités auront pour cadre un site industriel. Une centaine d’agriculteurs seront intégrés avec contrat, pour aller 50 Km autour. Ceux-ci bénéficieront de la mise en place des matériels, des technologies et d’une formation nécessaire pour le déploiement de l’élevage et des cultures importants pour le fonctionnement de ce site agro-industriel.

Pensez-vous M. Jean Sébastien Lhospitalier que ce mirobolant projet soit réalisable au Cameroun ?

Après avoir visité et discuté avec plusieurs personnalités et agriculteurs camerounais, oui je pense que ce projet est réalisable. C’est un projet qui peut faire peur compte tenu de sa taille et du nombre de technologies à mettre en place et même la complexité sismique ; mais avec mon équipe de direction, mes associés, mes partenaires européens avec qui j’ai souvent l’habitude de travailler, nous allons apporter des technologies de dernière génération, avec une détermination de susciter et de garantir les résultats. Par exemple, on ne prend pas un gros matériel qui, lorsqu’il est en panne tout est arrêté, mais on se procure plusieurs matériels de telle sorte que lorsqu’un est en panne, les autres peuvent travailler pendant des heures. En tout cas, il faut tout sécuriser. Le gouvernement m’a demandé pour davantage crédibiliser mon dossier et garantir la durabilité de mon projet, que j’investisse personnellement dans un premier projet démonstrateur, ce que j’ai accepté de faire. Que ce soit pour l’intérêt des Camerounais, ou alors celui de ma famille compte tenu des francs familiaux qui m’ont été investis, nous n’avons pas droit à l’erreur ; nous devons réussir, nous donner des moyens pour que ce projet soit durable.

Parlant des financements par exemple, qu’elles sont les estimations pour la réalisation de ce projet ?

Oui, c’est un projet public-privé, qui relève d’un budget d’environ 100 millions euros. Il intègre les parties privées de l’élevage, de la production et de l’agro-industrie en partenariat avec l’administration pour la mise en place des écoles, des formations spécialisées. Des partenariats seront également signés avec les centres de formations spécifiques européens, afin de garantir la réussite de l’utilisation des matériels très sophistiqués. Je prendrai un exemple : les tracteurs qui seront mis en place seront co-pilotes par des satellites. On se donne les moyens de faire un outil adapté au Cameroun en utilisant les dernières technologies mondiales à condition qu’elles aient fait leur preuve et montrer leur nécessité, afin de permettre leur déploiement en zone tropicale en Afrique.

Qu’est ce qu’on peut savoir d’autre de ce projet ?

Il faut dire que ce projet n’est pas simplement un projet d’un investisseur qui mène son activité dans son coin. C’est un projet social, structurant de 500 emplois directs et près de 5000 emplois indirects, qui peut assurer le développement d’une ville à proximité de ce site d’envergure. Il va associer, pour sa réussite et son intégration, comme je le disais tout à l’heure, une centaine d’agriculteurs qui auront des contrats, qui vont monter en puissance et en qualité par l’accompagnement financier et des formations. L’objectif étant que de nombreux projets comme celui-là émergent dans tout le Cameroun et en zone CEMAC. Pour permettre la réalisation de ce projet et les nombreux autres en zone CEMAC, mes associés et moi avions fait le choix de construire un immeuble de bureaux où seront structurés les projets à Yaoundé, et un bâtiment d’assemblage et de stockage, afin de travailler avec un maximum de TPE, d’artisans camerounais qui vont pouvoir faire des prestations, des charpentes, des constructions, des équipements dans la capitale camerounaise. Et ils livreront ces prestations dans mon entrepôt de coordination, dans l’optique de construire des sites aussi bien pour le Cameroun que pour la CEMAC. Ceci va permettre de créer de nombreux emplois et une activité directe à la cité-capitale.

 

 

Interview réalisée par Joseph Mbarga Ntsama

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