« Nous voulons que toute la population, le secteur privé et toutes les autres administrations s’impliquent véritablement dans le combat et que chacun joue réellement sa partition pour une sortie de crise honorable ».

 

Madame le président, quand est–ce que l’organe dont vous avez la charge a – t- il été créé et pour quel but ?

Le Conseil National de la Consommation a vu le jour en 2016 et le décret du Premier ministre que le crée lui assigne un certain nombre de missions qui vont dans le sens de la promotion des échanges de vues entre les pouvoirs publics, le secteur privé et les associations de défense des droits et intérêts des consommateurs. L’autre mission consiste à favoriser ces points de vue-là entre les représentants des associations et les délégués du secteur privé ; de même, nous avons également pour mission de donner des avis sur tous les projets de textes se rapportant à la protection des consommateurs et de faire des études. Voilà grosso modo les quatre missions assignées au Conseil National de la Consommation.

Vous êtes un parfum de la situation   qui prévaut sur le marché aujourd’hui avec la vie qui est de plus en plus chère, qu’est – ce qui est fait, à votre niveau, pour apaiser les consommateurs ?

Nous sommes dans un contexte de crise mondiale qui se répercute au Cameroun parce que notre pays ne vit pas en autarcie. Et au niveau du Conseil National de la Consommation, nous essayons de nous mettre aux cotés des pouvoirs publics, du secteur privé et des associations pour que, ensemble nous puissions trouver des voies de sortie de cette crise qui, aujourd’hui, s’avère être davantage une crise de consommation.

De manière concrète, qu’est-ce que vous avez fait jusqu’ici ?  

Nous prenons part activement aux concertations qui sont menées au niveau du ministère du Commerce et au cours desquelles nous avons généralement, notre point de vue à délivrer. Nous avons, au niveau du Conseil, appelé les associations le 17 février dernier à une concertation. Elles étaient appelées à nous donner leur contribution dans la résolution de la crise Et comme le Conseil n’est donc pas un organe d’exécution, nous avons des associations de défense des droits et intérêts des consommateurs qui sont sur le terrain. Certaines d’entre elles ont travaillé avec beaucoup d’enthousiasme pour essayer de voir dans quelle mesure ces entreprises pouvaient réduire les coûts de leurs produits ou de leurs services. Certaines autres ont organisé des séminaires d’information et de sensibilisation du consommateur. Parfois, Il y a des rencontres tripartites entre le Conseil National de la Consommation, les entreprises et les associations de défense des droits et intérêts des consommateurs.

Et aujourd’hui, (le 15 mars 2022) nous célébrons la journée mondiale des consommateurs. Nous avons vu la mobilisation de ces associations sur l’ensemble du territoire parce que ces associations pensent qu’il est plus qu’opportun, aujourd’hui, de continuer la sensibilisation, d’expliquer aux consommateurs pourquoi cette situation prévaut dans notre pays et ce que nous envisageons de faire.

Nous revenons à la charge pour dire que la consommation est liée à la vie de tout individu, qu’est ce qui a déjà été fait, de manière pratique, par votre Conseil pour impacter les ménages ?

Comme nous l’avons dit plus haut, le Conseil National de la Consommation n’est pas une structure opérationnelle. Et l’un des droits du consommateur c’est le droit à la consommation des produits de base donc les aliments. Nous avons donc ces associations qui sont mobilisées parce que la plupart d’entre elles travaillent même déjà  dans le secteur alimentaire ; elles sont mobilisées pour expliquer  ce qui se passe et sensibiliser, mais aussi voir si la stratégie que nous menons est la bonne. Nous pensons qu’il va falloir réviser nos méthodes d’éducation du consommateur qui ne comprend pas réellement ce qui se passe actuellement.

Face à cette situation de crise, c’est le ministère du Commerce qui est indexé et son patron jeté à la vindicte populaire, qu’en pensez –vous ?

Vous savez, la tâche n’est pas du tout aisée pour le ministère du Commerce. Mais je voudrais vous dire que ce combat que nous menons devrait être celui de tous et de chacun d’entre nous. Parce que nous sommes tous, et pris individuellement, des consommateurs. Donc ce n’est pas la tâche unique du seul ministre du Commerce et de ses équipes ; nous voulons que toute la population, le secteur privé et toutes les autres administrations s’impliquent véritablement dans ce combat et que chacun joue réellement sa partition pour une sortie de crise honorable.

Votre dernier message à l’endroit de la communauté des consommateurs

Notre message est celui de la prise de conscience collective de la période que nous sommes en train de passer qui n’est pas du tout facile pour le consommateur. Et dès qu’il aura pris conscience de cela, je crois qu’il trouvera lui-même des solutions à cette crise à travers un travail acharné de chacun d’entre nous et par un retour à des pratiques non extraverties qui font en sorte que nous ne soyons plus trop dépendants de l’extérieur, y compris surtout dans le domaine alimentaire. Parce que nous avons pensé avec des associations qu’il fallait vraiment aller au-delà de la politique d’import-substitution. Ce qui revient à dire que nous, camerounais, allions au champ pour produire ce que nous allons manger et que nous puissions remplacer les produits venant de l’extérieur que nous ne produisons pas par la consommation de ceux produits localement.

                                            Propos recueillis par : Joseph NTSAMA MBARGA

Pin It

Publicités

Annonce

Message

Evènementiel