Le départ de ce flamboyant homme politique de l’opposition,  non seulement l’a handicapée, mais préfigure également de cuisants échecs de celle-ci lors de prochaines compétitions électorales dans la région de l’Ouest.


C’est le 19 mai 2018 que François  Zavier Wolong Fonkou a décidé de tro­quer sa tenue du parti de Bello Bouba, l’Undp, dans lequel il était mem­bre du comité central et président fédéral de la Mifi, contre celle du Rdpc. Pour certains de ses proches, ce départ était la conséquence de la politique de « ségré­gation » pratiquée au sein de l’Undp par ses principaux responsables qui sont par ailleurs taxés de pingrerie par les militants. « Chaque fois, c’est le président Wolong qui devait se sai­gner sur les quatre veines pour que le parti prenne part, par exem­ple, au défilé du 20 mai. C’est encore lui qui sup­portait l’achat de pagnes, d’autres com­modités et de gadgets qui étaient gratifiés aux défilants. Il a même été victime d’extorsion d’ar­gent par ce parti. Mais jusque-là, il n’a rien reçu en compensation », ful­minait une source. Si cette raison peut suffire pour décider cet homme politique aguerri de dé­missionner, il reste vrai que bien d’autres sont invoquées.
Comme ce membre de l’establishment de l’As­surance soutenait lui­même, lors d’une de ses sorties épistolaires vi­sant à mettre un terme

aux élucubrations et au­tres allégations qui fleu­rissent depuis sa décision de regagner les rangs du parti au pou­voir, celle-ci tient d’abord à sa volonté de s’ouvrir de nouveaux ho­rizons en politique. Et d’ajouter :« Mais surtout de matérialiser cette volonté, maintes fois exprimée, d’inscrire mon action po­litique en droite ligne de la politique du “Renou­veau” incarnée par le président de la Répu­blique et président na­tional du Rdpc, Paul Biya ». Ce nouveau militant du parti du « flambeau ardent » ne doute d’ail­leurs pas un seul instant que ce changement d’option politique s’ac­compagne de chal­lenges, qui ne pourraient être relevés que si ses camarades et lui se met-tent résolument au tra­vail, d’où ses instances à l’endroit de ces derniers. Au demeurant, les rai­sons et les motivations de l’engagement de cet homme politique dans le Rdpc, participent de son engagement à l’accompagnement et au soutien du président, Paul Biya, « dans sa politique des «Grandes Réalisations” pour un Cameroun émergent dans sa diver-sité et son unité ». C’est dans cette veine que celui-ci et ses camarades démissionnaires de l’Undp, plus de mille à en croire certaines sources, il y a quelques semaines, se sont fendus d’une motion de soutien adres­sée au chef de l’Etat et président national du Rdpc.


Coup politique


Après le grand flop qu’a connu la campagne de sabotage et de désinfor­mation qui était orches­trée à l’effet d’entacher l’action politique du pré­sident Wolong Fonkou, celui-ci plafonne très haut aujourd’hui dans les enquêtes d’opinion dans toute la région de l’Ouest. Pour nombre d’observateurs, ce rompu à la politique a frappé le coup de l’année en enfourchant un bon cheval. Toutes choses qui laissent penser, comme le font certaines personnes, que ce fin stratège, homme qui a toujours fait œuvre d’humaniste et dont l’activisme politique pendant de longues années a permis de découvrir sa force mo­rale et ses qualités de meneur d’hommes, est déjà dans les petits pa-piers de la hiérarchie de son nouveau parti. Ce d’autant plus que ces qualités qu’on lui prête et bien d’autres comme le courage, la lucidité et la vertu du parler-vrai qu’il cultive, vont être sérieusement sollicitées. Surtout en ces moments de cam­pagne, en vue de l’élection présidentielle du 07 octobre pro-chain, qui a été lancée depuis le 22 septem­bre dernier.


A son crédit, Pierre Flambeau Ngayap, sé­nateur et secrétaire gé­néral de l’Undp disait : «Nous sommes contents que le prési­dent de la fédération de la Mifi ait pris le chemin de cette redynamisation que nous avons vue au­jourd’hui. Nous allons rendre fidèlement compte au président national qui nous a en­voyé le représenter de ce que la cérémonie de Bafoussam était une réussite. Au-delà de l’aspect purement poli­tique, le président Wo­long a montré son côté social en récompensant plusieurs catégories so­ciales indépendamment de leur appartenance politique, comme c’est le cas de vous les hommes de la presse qui, à priori, n’avez pas d’appartenance poli­tique. Il a montré sa disponibilité lorsqu’il s’agit de la volonté de récompenser les popu­lations de la région de l’Ouest, cela montre qu’il a à cœur d’abord le bien-être de ces popula­tions. C’est la leçon qu’il faut retenir », c’était le 09 août 2017, à la place de défilé de Ba­foussam où le prési­dent Wolong avait organisé avec panache un méga-meeting avec à la clé le renouvelle­ment des organes de son ancien parti.

Jean Marie Biongolo