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Sa Majesté Owona Essomba, chef de 3e degré de Melombo

« Il voudrait qu’on allie les deux choses : la formation pour travailler à la mine, mais aussi la formation des opérateurs économiques, des entrepreneurs… ».

 SM le chef du village autonome Melombo, nous sommes en pleine exploitation du fer dans le site Ngoyang, qui appartient en grande partie à votre localité. Peut-on savoir comment la société CAMINA, entreprise exploratrice s’est retrouvée là ?

Je suis Majesté Owona Essomba, chef de 3e degré du village autonome Melombo. Je suis Nkpwangos Nnom Ngîi. Dans l’initiation, ceux qui savent, pourront comprendre. Il se trouve qu’en 2009, on m’a signalé que les hélicoptères survolaient à tout moment notre village et les villages voisins, et parfois à très basse altitude. Face à l’inquiétude des populations, je me suis trouvé obligé de prendre des informations. C’est en ce moment que j’ai appris qu’il s’agit d’une recherche pour une exploitation minière. En 2010, CAMINA, entreprise qui le faisait, a organisé une réunion de sensibilisation et d’information au cours de laquelle, ses responsables nous ont expliqué qu’ils ont les permis d’exploitation qui s’étendent du Littoral, zone d’Edéa ; au Centre dans la zone du Nyong et Kellé ; en passant par le Sud, particulièrement les départements de l’Océan et de la Mvila où ils allaient jusqu’à Efoulan qui est un arrondissement voisin à Lolodorf. Dans l’Océan, leurs recherches étaient axées dans les arrondissements de Bipindi, Akom II et Lolodorf. C’était la phase d’exploration aéromagnétique, avions-nous appris, à l’aide des instruments qui leur indiquaient où se trouve le fer et autres métaux. Une fois arrivés au terme de cette phase, ils ont dressé les cartes, et devraient passer à la phase d’exploitation terrestre, toujours en 2010.

Ils ont alors commencé par Eséka, c’est d’ailleurs pourquoi ils s’y sont installés. Il paraît que les résultats n’étaient pas très fructueux dans cette localité, raison pour laquelle ils ont migré vers Melombo. Et ici, les informations qui nous parviennent font état de ce que les résultats des recherches étaient très encourageants.  A Melombo, alors qu’ils étaient encore avec SUNDANCE qui était une société australienne, les responsables de CAMINA sont restés de 2010 à 2013.

Nous n’avions d’ailleurs pas manqué, pendant ce temps, de leur demander de nous ouvrir la route Melombo-Bibondi longue de 13,5 km. Une demande prise en compte par les Australiens qui avaient alors fait ce travail de route, même s’ils n’étaient pas arrivés aux finitions. Par exemple au lieu de construire des ponts définitifs, ils se sont contentés de faire des « ponts forestiers », mais l’essentiel était là et nous étions contents.

En 2013, ils quittent le site en invoquant la chute du prix du fer à l’international. Les travaux de recherche connaissent alors un arrêt brusque. Je crois, en 2016 ou 2015, ils ont de nouveaux partenaires indiens Jundal, à la place des Australiens. Avec cette arrivée de nouveaux partenaires, les recherches à Melombo vont se poursuivre. Après le cap sera mis sur Bipindi... Et c’est en 2023 que je reçois encore leur coup de fil. Je suis alors informé qu’ils ont fini les recherches à Bipindi, qu’au finish, ils ont trois sites dont deux à Melombo et un à Bipindi ; et qu’en raison de l’efficience d’exploitation, ils allaient décider dans quel site lancer les travaux. Et finalement leur choix a été porté sur Melombo. Annoncés en décembre 2023, c’est finalement en janvier 2024 qu’ils vont s’installer jusqu’à date. Voilà ce que je peux dire par rapport à votre question.

       Maintenant, ils ont annoncé la construction d’un forage de cent mètres avant fin avril pour boucler la phase d’exploration et solliciter donc un permis d’exploitation. Toutefois, il faut rappeler qu’en 2010, quand CAMINA arrive, il y avait encore assez de notables qui maîtrisaient bien nos rites, us et coutumes. Ce qui fait qu’il y avait eu un grand rite organisé, au sortir duquel les vieux m’avaient dit que, « comme ils veulent trouver les métaux chez nous, nous allons les leur donner ». Et on avait entendu un énorme bruit semblable à celui qui s’est produit lors du passage du ministre récemment, un « koum » comme si une grande pluie allait tomber. C’étaient bien les ancêtres qui répondaient favorablement à ce projet. Voilà comment CAMINA est arrivée chez nous.

 Arrivés donc à la phase d’exploitation, que peuvent attendre les populations de Melombo et des villages environnants en termes de retombées ?

Lors de la réunion de sensibilisation et d’information le 09 février 2024, où CAMINA nous annonçait la fin de la phase d’exploitation, et le passage à la phase d’exploitation, il y a eu beaucoup d’échanges notamment sur les priorités comme la construction de la route Melombo-Biboni. Les responsables de cette entreprise nous ont dit, particulièrement le directeur d’exploitation de Jundal, qu’ils allaient bitumer Melombo-Bibondi. Nous avons insisté également qu’ils nous bitument Melombo-Bipindi. Et c’est bien tombé, parce que lors de la phase de l’étude d’impact environnemental, du côté de Lolodorf, les populations leur avaient soumis la même doléance, celle du bitumage Melombo-Bibondi- Bikoka -Lolodorf. Et paraît-il, Jundal aurait promis de le faire. Ils nous ont aussi dit, cela va de soi d’ailleurs, qu’ils allaient construire des centres médicaux. Même chose pour les écoles. Vous ne pouvez pas avoir plus de deux mille employés, c’est-à-dire à peu près 15 mille personnes en plus, sans envisager la construction des écoles et collèges. Ils ont également parlé de l’eau potable et de la lumière nécessaire pour la construction de l’usine d’enrichissement du fer à Melombo qui devait être alimentée par de l’énergie venant de Nachtigal où partiront les lignes de force. Par exemple, à Grand Zambie, l’entreprise Geston a promis de donner l’électricité gratuitement à toutes les populations riveraines, c’est-à-dire, celles des villages Grand-Zambie et Mandtoungou. Son Pdg, Monsieur Dieudonné Bougne, l’a dit devant tout le monde. On espère que ce sera le cas chez nous. En ce qui concerne les recrutements, nous avons insisté pour que la mine soit ouverte aussi aux ressortissants des villages riverains.

Par ailleurs, les responsables de CAMINA m’avaient dit qu’après la phase d’exploration, ils auront besoin de plus des ouvriers. Et qu’en tant que chef, je devais être en possession des dossiers des ouvriers qualifiés et des cadres miniers sur lesquels, le moment venu, nous travaillerons ensemble. Pour le moment c’est l’essentiel. Il est vrai qu’il nous a été rappelé que : selon le Code minier, les dispositions qui y sont contenues, notamment les 25% de chiffre d’affaires qui sont alloués, 10% reviennent à la mairie et 15% aux communautés locales. D’ailleurs le ministre des Mines rappelait au maire de Bipindi à Melombo qu’il devrait déjà penser à recruter des experts financiers, parce qu’il ne pourra pas gérer tout ce qui arrive seul.

  Majesté, vous venez de faire mention dans votre propos des promesses, qu’en est-il des doléances ?   

Ces promesses étaient suite aux doléances, mais il y en a eu d’autres. Parmi les plus urgentes, en attendant l’énergie qui viendra, le renforcement de notre centrale-soleil pour qu’elle puisse couvrir partout. Et ça, le directeur d’exploitation, Monsieur Bouba, m’a dit lors de la visite du ministre que c’est quelque chose dont il va s’en occuper personnellement. D’autres doléances étaient celles du manque d’impact économique lors du passage de CAMINA de 2010 à 2013 à Melombo, alors qu’elle était installée dans la localité avec au moins 100 employés qui étaient mensuellement payés. Juste parce qu’il y avait un sous-traitant qui s’occupait du personnel de surface, c’est lui qui faisait la cuisine etc et un autre qui livrait tout, vivres, eau… Tu sais qu’il est interdit aux   employés de CAMINA de boire l’eau de nos rivières, donc, on leur donnait à chacun tous les matins au moins deux bouteilles d’eau minérale. Nous avons soulevé ce problème, ce d’autant que cela a laissé un très mauvais souvenir de cette entreprise chez nous. Nous pensons que maintenant qu’ils vont rester pendant longtemps, les ressortissants des villages riverains seront priorisés pour la sous-traitance. Ceci nous appelle à nous organiser pour pouvoir répondre à la demande.

 

 Lorsqu’on se rappelle de l’exploitation du bois qui a laissé de tristes souvenirs, étant donné que les populations locales étaient lésées, peut-on penser que cette fois-ci, elles vont tirer grand profit de l’exploitation minière ? Pouvez-vous nous rassurer ?

Non, je ne peux pas vous rassurer, parce que nous tous avons vécu la mauvaise expérience de la redevance forestière. Au départ, la loi disait que 10% de ces recettes étaient reversées à la commune et dans ces 10%, il y avait une partie qui devait revenir au fonctionnement de la mairie et le reste consacré à la réalisation des projets de développement des riverains. A un moment, le gouvernement a unilatéralement changé d’avis en répartissant les 10% avec le personnel des impôts. Puis il les a ramenés à 5,5%. Suite à la réaction de certaines organisations et la société civile, les démarches ont été lancées qui ont abouti à un relèvement de 8%. Et je dois avouer, puisque j’étais membre du comité de gestion de ces recettes à Bipindi, pendant les dix dernières années, presque, notre arrondissement n’a plus pratiquement rien eu. Tout était versé au Trésor public, et c’est lui qui devait procéder à la redistribution aux mairies.

Maintenant, puisque nous attendons les textes d’application de la loi portant Code minier, nous ne pouvons encore rien dire. Quant à ces recettes minières, nous savons déjà que, tous les projets qui en génèrent, utilisent une partie et l’autre est reversée au Trésor public. À un moment donné, le Trésor a centralisé toutes ces recettes au grand dam des populations et autres. La Caisse du développement de la pêche maritime, par exemple, que je connais, fait des recettes chaque jour, parce que lorsque les bateaux débarquent ils vont voir le tonnage du poisson pêché et les pêcheurs doivent payer quelque chose par tonne, c’est ce qui est fait. Et ils reversent au Trésor public, mais il leur arrive de faire douze mois sans salaire.

Par ailleurs SM, on a noté lors de la visite du ministre à Melombo, la présence de nombreux chefs de village, certains étant partis de très loin. Est-ce qu’on peut savoir le pourquoi ?   

Je suis le président du conseil département des chefs traditionnels de l’Océan et premier vice-président du conseil régional des chefs traditionnels du Sud, membre du bureau du conseil national des chefs traditionnels du Cameroun. Au moment où Geston lance ses activités, moi en tant que président départemental, j’ai organisé ce qu’on appelle conseil communal des chefs traditionnels de Bipindi, nous avons écrit une lettre à Monsieur Bougne le Pdg de Geston, et une lettre au Dg de Camina, sous couvert de notre sous-préfet d’alors, disant que nous aimerions les rencontrer pour qu’ils nous expliquent qu’est-ce qu’ils font chez nous ? Comment allait se passer leurs activités chez nous? Geston a un peu jonglé, ils n’ont pas répondu comme on attendait. Par contre, ils m’ont demandé de les rencontrer à Yaoundé avec cinq ou six chefs de Bipindi. Ce que j’ai fait et nous avions été reçus. Nous leur avions remis un document dans lequel étaient consignées nos inquiétudes et autres. Ils nous ont demandé en retour de ne pas prêter une oreille attentive à ce qui se raconte par rapport aux recrutements et que le moment venu, ils allaient s’adresser aux chefs traditionnels pour savoir s’ils ont leurs enfants à faire recruter. Ils nous demandaient d’apprêter les dossiers, ce que nous avions fait. J’ai personnellement animé ces rencontres , j’ai même amené les populations de Grand Zambie et Mandtoungou qui sont des villages riverains à créer une plateforme et à la légaliser. Parce qu’il nous avait été dit que c’est une structure comme celle-là qui, une fois légalisée, peut porter nos voix officiellement, jusqu’au ministère pour la demande des documents comme les cahiers des charges qu’on essaye souvent de ne pas donner facilement, etc. Voilà un peu la démarche que nous avons entamée avec Geston, et quand arrive CAMINA, d’abord le sous-préfet a demandé à tous les chefs de se mobiliser pour aller accueillir le ministre des Mines. Il a fait une note. C’est donc ce qui expliquait la présence de tous ces chefs et surtout en rapport avec ce qui s’était passé avec Geston.

 SM, une certaine élite pense que vous caresser les responsables de CAMINA dans le sens du poil, puisque jusqu’à présent on n’a pratiquement pas vu des actions concrètes à mettre à leur actif, alors que le projet a réellement pris corps. D’ailleurs, elle se demande pourquoi CAMINA ne contribuerait pas pour les travaux de construction en cours d’un presbytère à Melombo.

Moi j’ai toujours répondu aux membres de notre élite que, comme on dit chez nous, le doigt qui veut faire sortir le hanneton du palmier doit être souple, il ne doit pas être raide. Ensuite, on dit aussi qu’il ne faut pas cogner le serpent alors qu’il veut encore sortir la tête du trou sinon il rentre dans le trou. Tirant les enseignements de ces proverbes qui sont des sagesses africaines, je leur dis, laissons venir CAMINA. Le jour de la réunion de sensibilisation, ses responsables nous ont expliqué que, en phase d’exploration, ils sortent de l’argent, leur argent. Ils ne gagnent rien. Par contre en phase d’exploitation, ils gagnent, et c’est normal qu’en ce moment nous demandons notre part. C’est ce que je leur explique. CAMINA, à cette phase où ils sont en train de clôturer l’exploration, on peut les solliciter comme opérateur économique. Par exemple pour la construction de la paroisse, j’ai dit qu’on fasse le devis et qu’on présente à CAMINA, c’est tout.

Et le devis doit être fait de manière professionnelle, dans les règles de l’art. Par exemple qu’on dise qu’on a besoin du gravier, cinq camions ; 20 tonnes de ciment, CAMINA peut décider d’en donner 10 tonnes. Ils chargent leurs camions, ils viennent nous faire dons de ces produits. Tout ce qu’ils vont nous donner ne sera pas toujours en numéraires. Je leur ai dit, même pour notre paroisse, qu’on nous fasse un devis détaillé, c’est ce que nous allons vendre. Il y a même les gens en Europe, par exemple ma belle-famille qui attend depuis pour aider Melombo. Pour le faire, il faut qu’elle sache qui est le gestionnaire, quel est le numéro de compte, et à tout moment les gens peuvent venir voir comment l’argent envoyé a été utilisé. C’est dont une question d’organisation.

 Lorsqu’on parle de développement, on s’intéresse d’abord à la ressource humaine, alors la jeunesse étant le fer de lance de la nation, est-ce que vous avez mené une réflexion concernant sa prise en compte dans le cadre de ce projet ?   

Ce problème a été posé lors de la réunion de sensibilisation, le 09 février. CAMINA a répondu que lorsqu’elle travaille avec une structure comme Jundal, pour qu’elle ouvre à Melombo un centre de formation du personnel. Dès que l’exploitation va donc démarrer, il sera ouvert une structure Jundal de formation sur place. Aussi je suis derrière le maire de Bipindi pour que nous fassions tout pour transformer le Cetic de Bipindi en lycée technique à orientation minière. Ce depuis trois mois. Puisque les lycées relèvent du conseil régional, dans le budget du conseil, on équipe ce lycée pour une bonne formation. Voilà les idées que nous avons pour tirer grandement profit de deux grosses mines exploitées dans l’arrondissement. Le lycée pourrait après évoluer vers une structure, on ne sait jamais. Mais par rapport à la formation, et l’emploi, je suis d’accord que nos enfants travaillent, mais quand j’ai lu, il faudra vérifier, que l’espérance de vie des employés des mines c’est 10 ans, j’ai un peu tiqué. C’est pourquoi il voudrait qu’on allie les deux choses : la formation pour travailler à la mine, mais aussi la formation des opérateurs économiques, des entrepreneurs. Parce que je pense que la mine va donner plusieurs occasions pour ceux qui s’engagent dans l’entrepreneuriat. Avec deux mines à Bipindi, une à Melombo et l’autre à Grand Zambie, je crois que les opérateurs économiques vont se frotter les mains.

Y a-t-il un autre aspect oublié sur lequel vous voulez réagir ici ?  

Oui, il s’agit de la sensibilisation de nos enfants, nos frères ressortissants de la zone Melombo et des villages riverains, il faut qu’ils s’intéressent à ce qui se passe. A Melombo, il faut savoir qu’on va avoir un gros défi en matière de gestion de nos terres, parce que le ministre a annoncé qu’en phase de construction, CAMINA aura besoin de cinq mille employés. Cinq mille employés, ça fait au moins 20 mille personnes de plus, parlant d’emplois directs. Si on ajoute à ça des emplois indirects, vous nous voyez dans notre petit bled encaisser 20 mille voire 30 mille personnes, qui doivent manger et dormir tous les jours, ça veut dire que nous devons très rapidement nous organiser. Et le ministre a dit que la phase de construction commence avant la fin 2024, parce qu’il avait répété hier au cours de l’émission ‘’Inside presidency’’ parce qu’avant fin 2025, ils doivent lancer la phase d’exploitation.  J’insiste sur ça, parce que je ne sais pas comment nous allons nous organiser, mais il faut que nous préservions nos terres. Il faut que nous nous intéressions, à comment tout ça va se passer. Moi j’ai demandé à CAMINA de nous sortir la cartographie pour que je vois ce qu’ils vont occuper et que pour le reste nous nous organisions. Il faut savoir s’il faut construire un marché où ça sera fait par exemple. Si jamais les étrangers arrivent chez nous et veulent s’installer, est-ce qu’il y a des zones réservées ? Et surtout, je vais m’atteler, je ne sais pas si je parviendrai, à éviter que nos villages ne soient complètement dévisagés. Vous savez, avec le développement, vous ne pouvez pas contenir tout le monde. Ma préoccupation et surtout celle pour laquelle j’invite tout le monde, c’est la gestion des impacts environnementaux, l’exploitation d’une mine ayant toujours des effets indésirables. Il va falloir que vraiment nous nous mobilisions. Le gouvernement, CAMINA et nous-mêmes, il faut que de concert nous arrivions à diminuer le plus possible les impacts environnementaux et sociaux.

 

Propos recueillis par Joseph Ntsama Mbarga

 

 

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