Après avoir officié pendant 05 ans à la tête de l’institution financière sous- régionale le technocrate équato-guinéen arrive en fin de mandat avec un bilan plus qu’élogieux qui honore son pays et la satisfaction du devoir bien accompli.
La Banque de développement des États de l’Afrique centrale (Bdeac) vient de tourner une page de son histoire, avec le changement récemment intervenu à sa tête. Cette structure mise sur pied par les États de la Cemac pour financer leur développement comme son nom l’indique, a vu le mandat de 5 ans de Fortunato Ofa Mbo Nchama arriver à expiration le 17 mars 2022, lui qui en avait pris les rênes en 2017. S’il n’existait pas le principe de rotation à ce poste, nul doute que l’Équato-guinéen aurait été brillamment reconduit dans ses fonctions, au regard des performances réalisées par la banque ces dernières années. Ce qui lui a d’ailleurs valu l’unanime reconnaissance de nos Etats. Ce brio dont il fit preuve à la tâche, avait déjà été remarqué moins d’un an après sa prise de fonction, et fut matérialisé dès 2018 par le Prix international de financement, que lui décerna l’Organisation européenne du développement durable basée en Allemagne.
Depuis lors, pas une seule année ne s’est écoulée sans qu’il soit distingué : Prix de l’Oscar de leadership d’excellence à lui attribué par le Conseil international des managers africains (CIMA) à Paris en 2019, d’abord. Créé en 1986 à Yaoundé par feu le président honoraire de la Banque africaine de développement (BAD) Babacar Ndiaye, ce club de managers triés sur le volet a pour objectif de servir le patriotisme économique sur le continent, et développer le partenariat sud-sud. Ce cadre de réflexion pour participer à l’édification d’une Afrique forte qui gagne, apportait ainsi sa reconnaissance au nouveau président de la Bdeac en payant tribut à son leadership, à son patriotisme et à ses performances économiques, ainsi qu’à son engagement pour l’émergence des pays de la sous-région. Cette distinction récompensait les efforts fournis par Fortunato Ofa Mbo Nchama pour réformer la banque dans un contexte difficile marqué par la baisse des prix des matières premières, qui réduisit à la portion congrue les ressources des États. Ensuite ce fut le Prix panafricain des meilleures pratiques managériales en 2020, décerné par l’International commitee of excellence (ICE). L’an dernier, les Awards de l’avenir lui remirent le Prix du partenaire au développement de l’Afrique centrale, magnifiant sa vision stratégique du développement de la sous-région, son leadership à l’échelle de la Cemac tout comme à l’international, ses qualités en matière de gouvernance doublées d’un sens élevé de l’intérêt général. Autant de lauriers qui traduisent de manière fort éloquente les prouesses de ce manager.
Son action aura permis d’impulser une nouvelle dynamique aux économies de la sous-région, grâce aux grandes réformes structurelles qu’il introduisit pour un arrimage plus effectif aux standards internationaux. Cette évolution, que d’aucuns au sein de la banque qualifièrent même de révolution, renforça la confiance et la crédibilité de la Bdeac auprès des partenaires de cette institution qui fut créée en 1975 et lança effectivement ses activités le 03 janvier 1977. Un cadre retraité qui servit pendant des décennies au siège de Brazzaville, et qui a connu tous les présidents de la Bdeac, est formel : jamais elle n’aura eu à sa tête un si brillant patron qui, en dehors de la consolidation du portefeuille, laissera pour la postérité les 5 Valeurs de la Bdeac qu’il aura fait adopter par l’Assemblée générale le 13 juillet 2020: responsabilité, professionnalisme, intégrité, esprit d’équipe, excellence.
Plénitude d’un engagement
Il aura atteint un volume sans précédent quant à l’importance des ressources mobilisées pour financer les projets gouvernementaux ou privés, réalisant un résultat net bénéficiaire de 9,8 milliards de FCFA en 2020, soit (excusez du peu) 153 % des prévisions budgétaires attendues ! Sur sa gestion, le Conseil d’administration réuni le 09 juin de l’an dernier eut à se féliciter de la bonne tenue des activités malgré la pandémie de la Covid, saluant la forte progression de demandes de financements. Pas moins de 63 en 2020, alors que leur nombre n’était que de 18 à la prise de fonction de Fortunato Ofa Mbo Nchama. Toujours en 2020 la Bdeac approuva 19 financements pour un montant cumulé de 186 milliards de FCFA, permettant la création de 4 600 emplois et des activités impactant la vie de 24 millions de personnes dans la sous-région. Elle eut à décaisser 118 milliards en faveur des opérations économiques en zone Cemac, contre 49 milliards l’année précédente, ce qui montre une forte progression de son intervention. Le volume des ressources mobilisées en 2020 aura été en tout de 249 milliards de nos francs, gage d’une bonne qualité de portefeuille dont les créances performantes représentent 96,8%. Monsieur Fortunato Ofa Mbo Nchama aura ainsi, par son action, amené la Bdeac à soutenir plusieurs secteurs : transport, énergie, agriculture, agro-industrie, industrie, santé, éducation, services, tourisme urbain, eau et assainissement, finances… Cette salutaire intervention aura permis d’améliorer sensiblement les conditions de vie des populations, contribuant à la réduction du chômage par la création de milliers d’emplois, et l’accroissement du Pib des États. Le Plan stratégique 2017/2022 de la Bdeac que Monsieur. Ofa Mbo Nchama avait comme feuille de route a été brillamment implémenté, aidant nos États dans le processus de transformation structurelle de leurs économies et le développement des infrastructures accélérant l’intégration sous-régionale, pour mieux porter le développement en Afrique centrale. D’où les succès de la première phase d’emprunt obligataire par l’Appel public à l’épargne de la Bdeac, lancé en décembre 2020.
La reconnaissance de la mission accomplie
Ce responsable de haut vol qui aura positionné la Bdeac au point d’en faire un partenaire incontournable de l’essor de la sous-région, quitte sa charge avec les éloges mérités du vice-président de la République de Guinée équatoriale, Teodoro Nguema Obiang Mangue. Il a récemment reçu les félicitations de la deuxième personnalité de l’Etat pour l’oeuvre accomplie, qui une fois de plus a montré sur la scène internationale le génie dont regorge ce peuple. Un cran au-dessus, c’est le président de la République en personne, S. E. Obiang Nguema Mbasogo, qui lui a accordé une audience alors qu’il conduisait une délégation de la Bdeac, dans le cadre de ses visites d’adieu aux différents chefs d’État de la Cemac. Au sortir du palais présidentiel, nul doute que Fortunato Ofa Mbo Nchama ne pouvait nourrir aucune inquiétude sur son avenir professionnel, lui qui a encore tant à donner et dont le potentiel ne demande qu’à continuer d’être mis au service de son pays. Le chef de l’État équato-guinéen en est plus que toute autre personne, sans doute conscient. Ne fit-il pas de lui en 2015 son ministre délégué du Commerce et de la Promotion des entreprises, et qu’au sein du parti au pouvoir le PDGE, il était deuxième secrétaire général-adjoint, chargé des affaires administratives, des relations institutionnelles et du régime intérieur ? En tout cas, bien lourd héritage que celui reçu par Dieudonné Evou Mekou à la présidence de la Bdeac, tant la barre a été mise haut par son prédécesseur. À lui de se montrer aussi à la hauteur des enjeux, et digne de la haute confiance reçue.
Joseph Ntsama Mbarga
