La nouvelle équipe dirigeante des CVUC autour de Georges ElangaObamMindevel
Le nouvel envol
C’est l’espoir que nourrit l’ensemble de maires du Cameroun suite à l’élection d’Augustin Tamba, le chef de l’exécutif communal de Yaoundé 7, à la tête de cette association, le 03 novembre dernier à Yaoundé, pour un mandat de cinq ans.
Augustin Tamba et son équipe s’engagent à travailler main dans la main
« Beaucoup de choses sont dépassées, voire révolues aujourd’hui. Nous voudrons qu’un souffle nouveau soit donné à l’horizon de cette décentralisation qui est accélérée dans notre pays ». Tel est le souhait, à l’unanimité, des maires du Cameroun qui ont jeté leur dévolu sur Augustin Tamba, qui a, pendant les cinq prochaines années, la charge de présider aux destinées de leur association dénommée ‘’Communes et Villes Unies du Cameroun (CVUC). C’était le 03 novembre dernier, lors de la 5ème assemblée générale élective qui s’est tenue au Palais de Congrès de Yaoundé. Le chef de l’exécutif communal de Yaoundé 7, après une bataille électorale rude, s’est adjugé le poste de président national des CVUC, à la faveur d’un score de198 voix contre 165 pour AbboAboubakar, le maire de Belel dans la région de l’Adamaoua, son principal challenger.
Selon certaines sources, pour briguer avec succès la présidence nationale des CVUC, le maire de Yaoundé 7 aurait obtenu le soutien déterminant du maire de Wum. « Le candidat originaire des régions anglophones lui a apporté en théorie les voix issues du Sud-Ouest (31 communes) et du Nord-Ouest (34 communes)», disent-elles. Cet élu local a également bénéficié de l’adoubement du bureau régional des CVUC pour la région du Sud (29 communes) et de son président, Albert Anicet Akoa. « Ce dernier, vice-président national du bureau sortant, a renoncé à sa candidature pour soutenir celle d’Augustin Tamba. AboubakarAbboWakili, le maire de Belel dans la région de l’Adamaoua, aurait eu de son côté, les maires des communes de Kon-Yambetta (Centre), Bokito (Centre), Somalomo (Est), Afanloum (Centre) et de Dschang (Ouest). Il aurait bénéficié également du soutien du président sortant, EmileAndzeAndze», renseigne une autre source.
Enjeux politiques
Augustin Tamba nouveau Président élu des CVUC avec 198 voix contre 165
Le maire Tamba remplace donc à cet important poste, eu égard aux enjeux sociopolitiques et mêmes économiques charriés par la décentralisation qui prend corps de façon irréversible au Cameroun, EmileAndzéAndzé. L’ancien maire de l’arrondissement de Yaoundé 1er battu dans son fief électoral lors du scrutin municipal du 09 février 2020, qui a tenu les rênes de cette association depuis sa création en 2003. Il n’est pas sans intérêt de rappeler que 13 membres, sur les 17 qui constituaient l’ancien bureau national élu en 2015, ont perdu la casquette de maire au Cameroun en 2020, à la suite de l’élection de février dernier.
Pour l’ancien enseignant vacataire à l’Ecole Supérieure des Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (ESSTIC) dont la victoire a reposé en grande partie sur une stratégie qui tenait comptede toutes les composantes sociolinguistiques et ethniques pour la composition de son bureau, son choix est la « victoire des CVUC parce que c’est la première fois qu’on met en place des mécanismes démocratiques de désignation des bureaux des CVUC». Par la même occasion, le nouveau président national des Cvuc a tenu à féliciter ses adversaires. De fait, dira-t-il : « Je souhaite dire que j’ai beaucoup de considération pour l’équipe qui était en face, qui a pleine de valeur, d’ailleurs, je dois rencontrer Monsieur Abbo qui est un homme de qualité, pour que nous puissions discuter de la manière de conduire ensemble notre regroupement, pour assembler la grande famille. »
Processus de décentralisation
Des femmes et hommes de poids pour relever les défis des CVUC
Une fois au perchoir, Augustin Tamba entend premièrement assister les collectivités dans l’exploitation de leurs potentialités économiques et socioculturelles, à travers l’obtention des financements et investissements. Aussi compte-t-il, de bonne intelligence avec ses pairs, « une seule main ne peut pas attacher un paquet », comme le disait d’ailleurs le maire Ernest Timothée Abono de Yokadouma, redynamiser ce réseau de 374 mairies d’arrondissements et de villes. Dans la même veine, il devra mettre en place des programmes de solidarité entre élus, « afin que, comme le souhaite Abakar Brahim, l’idylle de Logone Birni, l’intercommunalité puisse permettre de booster le développement global du Cameroun et amener les pouvoirs publics à accélérer le processus de décentralisation actuellement en cours ». De cette décentralisation que le ministre de la Décentralisation et du Développement local, Georges ElangaObam qui a présidé la 5ième Assemblé générale électorale des CVUC, disait qu’elle tient « toute sa robustesse du socle philosophique et doctrinale qui dirige son opérationnalisation. Elle est enracinée dans le projet de société de M. le président de la République et gravée dans le marbre de la Constitution de 1996. Elle est devenue une véritable politique de lutte publique, transversale, partenariale. Une politique publique dont le bilan est éloquent, dont les acquis sont nombreux et variés et les perspectives radieuses »
Emotion et joie débordanteS se lisent sur les visagesd’Augustin Tambanouveau Président des CVUC et Paul EricKingue vice Président
En effet, c’est à 10 heures que le décor de la 5ème Assemblée générale élective des CVUC commence à se planter, avec l’arrivée au palais des Congrès de Yaoundé des Camerounais de divers horizons. Il fallait attendre 14 heures, ce 3 novembre 2020, pour voir les choses sérieuses débuter, suite à l’arrivée du ministre Georges ElangaObam quelque temps avant, avec l’exécution de l’hymne national. Le clou de l’événement, l’élection du nouveau président national de l’association des maires du Cameroun, s’est fait à partir de 17h30. Après la vérification de dossiers de trois candidats en lice, au final deux ont été retenus, ceux d’Augustin Tamba de Yaoundé 7 et du maire de Bedel, AbboAboubakar ; la candidature de Jean Vincent De Paul Noah, l’idylle d’Okola, ayant été retoquée. Suivront les différentes phases de l’élection qui déboucheront sur la victoire de chef de l’exécutif communal de Yaoundé 7. Au total, 372 maires ont pris part à cette compétition électorale et un seul bulletin nul n’a été enregistré. C’est tard dans la nuit qu’a pris fin cette rencontre des élus municipaux dans une ambiance d’espoir. Rendez-vous est pris donc pour 2025.
Réactions
Tchikoua, Maire de la commune de Bourha, département du Mayo Tsanaga région de l’Extrême-Nord
« Nous sommes venus ici à Yaoundé dans le cadre de la 5ème assemblée générale élective des Communes et Villes Unies du Cameroun. Et par rapport donc à cette élection, nous attendons que le bureau qui sera élu tout à l’heure, nous redynamise cette association. Parce que nous constatons que depuis 2003, 17 ans environ que cette association existe beaucoup de choses sont révolues et dépassées ; si bien que nous voulons qu’un souffle nouveau soit donné à cette association à l’horizon de cette décentralisation qui est accélérée dans notre pays. En ce qui concerne ma commune, le problème majeur auquel nous sommes confrontés, c’est celui d’insécurité, il convient d’abord de vous rappeler que ma commune partage une frontière de 63 kilomètres avec la République fédérale du Nigeria. Et il y a un phénomène qui existe dans ma commune en l’occurrence, le phénomène des prises d’otages avec demande de rançon. Des individus armés vont aux environs de 23 heures, minuit, 1 heure, 2heures, dans les domiciles et font des enlèvements des personnes qu’ils emmènent en territoire nigérian. Parfois, pour libérer ces gens, il faut débourser deux à quatre millions et plus. C’est ce défi qui interpelle ma commune. Cependant, il y a déjà un début de solution, car dernièrement, il a été installé dans le chef-lieu de ma commune, une base de BIM, le 43ème bataillon de Mayo Houlo. Une partie de ces éléments a été installée, les forces de maintien de l’ordre patrouillent la ville et le phénomène est en train de reculer. Parlant de l’objet qui nous réunit ici aujourd’hui, en effet d’ici quelques heures comme vous pouvez le constater, puisque le décor est déjà planté, les élections vont se dérouler et on aura les résultats quelques instants après. Je saurai vous donner ma préférence, ça sera déjà dévoiler le vote secret que j’ai effectué tout à l’heure. Donc, tout simplement que le meilleur gagne et que celui-là qui est préféré par l’ensemble des maires soit élu ».
Abakar Brahim, maire de la commune de Logone Birni, département du Logone et Chari, région de l’Extrême-Nord
« Nous sommes là pour la circonstance et je suis un jeune maire. J’ai parcouru les programmes de tous les candidats. Mes attentes tournent autour de la solidarité et de l’union entre les communes, l’intercommunalité qui va nous permettre de booster le développement ensemble. Nous voulons par là même avoir des personnes fortes pour nous permettre de booster les pouvoirs publics par rapport à la mise en place effective de la décentralisation. Dans ma commune, Logone Birni, les problèmes sont nombreux. Nous sommes d’abord dans un département qui est menacé par les attaques de la secte terroriste BokoHaram qui a paralysé nos ressources. Et, ces difficultés ont impacté nos activités agricoles, d’élevage et autres. Les recouvrements de nos ressources ont été réduits, et l’enveloppe budgétaire a été également réduite suite à cette présence de la nébuleuse. Mais, avec l’appui des pouvoirs publics, nous essayons de faire le mieux que possible pour gérer cette situation. L’aspect de salaires des maires souligné dans le discours du ministre tout à l’heure, je dois dire que dans ma commune, nous nous sommes satisfaits. Moi déjà, je suis fonctionnaire et j’ai maintenu mon salaire comme le ministre l’a dit. Mais, mes adjoints qui ne sont pas des fonctionnaires perçoivent déjà leurs salaires. Et, le texte est clair sur les salaires des adjoints, cela ne nécessite pas une délibération ».
Alphonse Vildina, maire de la commune de Guere, département du Mayo Danay
« Nous attendons que le mouvement de l’ensemble des maires de ce pays puisse sortir un dirigeant qui pourra dans l’avenir résoudre les problèmes de l’ensemble des maires de ce pays pour que le Cameroun tout entier se développe. La mairie est là pour développer nos villes ; il faut donc celui-là qui peut impulser cette action commune des maires. S’agissant du principal problème que nous avons en commun, nous les communes de l’Extrême-Nord d’une manière particulière et celles du Cameroun en général est que, les communes vivent essentiellement des CAC provenant des caisses de l’État, lesquels CAC descendent très lentement à notre niveau. C’est le véritable problème que les communes rencontrent. Parlant du développement, vous savez, quand on cite les mairies, celles de la région de l’Extrême-Nord sont les plus en arrière. Nos mairies étant regroupées en quatre catégories, nous de l’Extrême-Nord occupons le dernier rang. Et quand on obtient le dernier rang, cela signifie qu’en matière de développement, nous n’avons rien. Nos mairies d’ailleurs n’ont pas de ressources nécessaires. Nous attendons justement que beaucoup de problèmes soient résolus notamment en matière de salles de classe pour nos enfants, d’adductions d’eau pour l’ensemble de nos populations. Les problèmes de courant électrique, les problèmes de routes. Nous faisons face à tous ces manquements au quotidien. En tout cas, moi j’orienterai mon choix vers celui qui présentera un bon plan d’action.
Ernest Timothée Abono, maire de la commune de Yokadouma
« Un proverbe bien connu de chez nous dit ceci : «une seule main ne peut attacher un paquet ». Donc adhérer déjà à une association des maires du Cameroun, c’est une bonne chose. Par rapport aux élections, que celui qui sera élu le soit véritablement par la volonté du plus grand nombre. Et que ce soit la victoire même de toutes les communes du Cameroun. Donc, je n’ai aucune préférence. Je peux vous dire que je vais déposer ma candidature, même ne l’ayant pas préparée. Mais ce qui est vrai, c’est que nous devons être conscients de ce que les maires qui se sont préparés à cette élection l’aient fait pour que les communes du Cameroun s’arriment au processus de décentralisation en cours. La commune de Yokadouma, je l’ai toujours dit est un long chantier. Au moment où j’arrive il y a beaucoup de problèmes : dettes salariales 189.000.000 ; 420.000.000 pour la CNPS ; 444.000.000 pour les impôts et plus de 700.000.000 pour les fournisseurs. Donc,voilà. Deuxièmement, la masse salariale qui s’élève souvent à 32.000.000 m’a inquiétée et j’ai mis en place une commission ad hoc chargée du recensement physique du personnel communal. Il faut être à Yokadouma pour savoir ce que cela produit comme fruit. Si je peux revenir sur l’aspect de salaire des maires évoqué par le Mindevel dans son allocution, au moment où j’arrive à la tête de la commune, je trouve six mois d’arriérés de salaires à hauteur de 189.000.000 FCFA ; j’ai payé ces salaires en cherchant à savoir pourquoi cette hausse. J’ai découvert des choses effrayantes. Donc, ce sujet de salaires, je ne voudrais pas trop en parler. Mais, je puis vous dire que certains maires touchent déjà leurs salaires, notamment mes adjoints. Et, il faut se rapprocher du ministère de la Décentralisation pour se rassurer du pourquoi les autres ne touchent pas leurs salaires.
Abdoulaye Sinele,maire de la commune de Maroua 2ème
Nos attentes sont grandissantes. Et nous savons tous aujourd’hui qu’avec la décentralisation beaucoup de choses vont se passer, beaucoup de choses vont s’améliorer et marcher. Voilà le point de vue de l’exécutif communal de Maroua 2 que je suis. Nos réalisations seront tout aussi grandissantes. Et, parlant au nom de la commune de Maroua 2, nous savons tous qu’aujourd’hui la sous scolarisation est développée dans la région de l’Extrême-Nord en général et dans l’arrondissement de Maroua 2 en particulier. Et nous savons tous avec le transfert des compétences, les maires auront la latitude de faire beaucoup de réalisations au sein de leurs communes afin d’améliorer les conditions de vie des populations qui les ont porté haut. Voilà ce que je peux vous dire, ce que la commune de Maroua attend des Communes et Villes Unies du Cameroun CVUC.