Présidentielles en Guinée et en côte d'Ivoire : Deux scrutins, un destin.
La Guinée-Conakry a voté ce dimanche 18 Octobre 2020 pour choisir son prochain président de la République parmi les douze candidats dont le président sortant, le professeur Alpha Condé et son principal opposant, Cellou Dalein Diallo, un scrutin qui se tient dans un climat très tendu après que de vives contestations eurent éclatées contre le troisième mandat brigué par Alpha Condé (82ans). Le maintien ce dimanche 18 octobre de cette consultation électorale peut donc définitivement mettre le feu aux poudres. Pourtant plusieurs médiations ont tenté d'obtenir le report de cette élection, notamment celle de Béa Diallo, mais en pure perte. Le berceau du Fouta- Djalon, le château d'eau d'Afrique de l'Ouest risque donc de voir ses eaux prendre la couleur du sang, celui de nombreux Guinéens qui ne manqueront pas de descendre dans la rue pour essayer de perturber la tenue de cette élection. Si les dieux du Fouta-Djalon décident de protéger les enfants de Guinée, ils ne feront que repousser à plus tard (l’annonce des résultats connus d'avance), la tragique échéance qui semble inéluctable.
La Guinée, malheureusement, se trouve de nouveau sur une mauvaise pente de son histoire politique depuis trop longtemps écrite à l'encre de sang. L'Histoire, hélas, risque de se répéter.
Aux dernières nouvelles, l’opposant Cellou Dalein Diallo a annoncé sa victoire à l’élection présidentielle du 18 Octobre 2020 avec 58% des suffrages exprimés. Ce, un jour seulement un jour après le scrutin dont les résultats sont attendus dans plusieurs jours. Une annonce de victoire précoce qui va forcément
Constituer la mèche qui risque d’enflammer la Guinée.
La Côte d'Ivoire, au voisinage de la Guinée, est encore plus exposée à cette dramatique bis repetita.
La Côte d'Ivoire et le spectre des violences.
Le pays du regretté sage Houphouët-Boigny s'apprête à aller aux élections le 31 octobre en cours avec une candidature très controversée, celle du président sortant, Alassane Dramane Ouattara. Ce dernier ayant préalablement annoncé qu'il ne se représenterait pas. L'opposition voyant en cette déclaration une occasion de voir s'opérer une alternance à la tête de l'État ivoirien. La volte-face de Ouattara suite au décès d’Amadou Gon Coulibaly a éloigné cette perspective. La non validation de la candidature de Laurent Gbagbo et de celle de Guillaume Soro par le conseil constitutionnel ivoirien, constitue un casus belli qui risque fort de replonger l'éléphant d'Afrique de l'Ouest dans le bourbier de la lagune Ebrié. Le pachyderme court le malheur de s'embourber dans une autre guerre civile comme celle de 2010-2011 à la suite de la crise post électorale.
Renaissance de vieux démons
Comme en 2010, la campagne électorale que les principaux opposants à Ouattara,en l'absence de Roland Gbagbo, Pascal Affi N'Guessan et Henri Conan Bédié, optent déjà pour" un boycott actif -2011 avec la résurgence de la notion " d'ivoirité'. Une notion toujours opposée à Alassane Dramane Ouattara qui ne serait pas totalement ivoirien.
Le boycott actif' prôné par Pascal Affi N'Guessan et Henri Conan Bédié, avec la colère de Guillaume Soro ancien chef des rebelles et la déception légitime de Laurent Gbagbo constituent autant de bombes prêtes à exploser et à enflammer la Côte d'Ivoire. A moins que les uns et les autres surpassent leurs égoïsmes et privilégient l'intérêt supérieur de ce grand et beau pays.
Ceci est aussi vrai pour la Guinée de ce grand guinéen et africain qui a dit non à De Gaulle, Sékou Touré.