Le seul mérite de Maurice Kamto, le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), c’est peut-être d’avoir figuré dans le message de Paul Biya à la nation, le 31 décembre dernier. Mais, le président de la République n’en fait pas plus. Il ne donne pas plus de crédit que ça au président du MRC. Après avoir qualifié le parti de Maurice Kamto de « petit parti », lors des élections législatives et municipales de 2020, pour évoquer le pseudo-appel à l’insurrection de Maurice Kamto, le président de la République dans son dernier message à la nation n’ose même pas l’appeler nommément. Il le désigne par « une personnalité dont les ambitions avaient été déçues lors de la dernière élection présidentielle ». Mais, tout le monde sait bien de qui il parle. D’aucuns pourraient qualifier cette attitude présidentielle de mépris, voire d’excès de zèle. Mais pour qui connait l’éducation reçue par le président de la République, il ne s’agit point de cela. Mais, cela traduit sans nul doute du peu de considération qu’accorde le président de la République aux actions « injustifiées », après sa défaite à la dernière élection présidentielle. Au-delà du peu de considération, Paul Biya va même un peu plus loin, en faisant preuve de pédagogue et donner une leçon de démocratie à ce maître de la science politique qu’est Maurice Kamto. « Est-il vraiment nécessaire de rappeler qu’en démocratie, l’accès aux responsabilités politiques est assuré par la voie des urnes et non par la rue, par certains médias ou par les réseaux sociaux ? » S’interroge Paul Biya. Un questionnement qui vaut tout son pesant d’or, face au refus de Kamto et ses partisans de se plier à la volonté du peuple. Pourtant, les faits sont têtus et la démocratie poursuit son bonhomme de chemin au Cameroun et selon les règles fixées par nos lois, comme le rappellera le président de la République. Il en veut d’ailleurs pour preuve, la récente période au Cameroun, marquée par le renouvellement du mandat des sénateurs, en mars 2018 ; l’élection à la « très large majorité » du Chef de l’État en octobre 2018 ; la tenue en février 2020 des élections législatives en février 2020, avec à la clé une « majorité confortable » assurée au gouvernement à l’Assemblée nationale ; tout comme la tenue à la même date des élections municipales, mettant fin au système des délégués du gouvernement dans les grandes villes, désormais gérées par des maires élus et en décembre 2020. Et enfin, la tenue des élections régionales complétant ainsi les dispositions prévues dans le processus de décentralisation. Pour le président de la République, le temps n’est donc plus aux querelles politiques, mais aux défis plus sérieux qui interpellent le Cameroun. Notamment, la poursuite de la lutte contre la pandémie du coronavirus, dont une nouvelle souche plus contagieuse est désormais à nos portes ; la relance de notre économie ; la restauration de la sécurité sur certaines parties du territoire national, etc.