En remplacement de la sénatrice Paulette Bisseck, récemment rappelée à Dieu, Grégoire Mba Mba vient d’opérer une brillante entrée au sein du bureau de la chambre haute du parlement camerounais. Élu questeur par ses pairs, il apporte ainsi brillamment la preuve d’une reconnaissance : celle de ses capacités à exercer avec bonheur une telle charge, faisant appel au même brio dont il fit montre en tant qu’édile de Kribi, et de prospère homme d’affaires. Au point que pour certains de ses nombreux fans, il aurait trouvé la pierre philosophale, tant tout ce qu’il touche devient or.
Ce 4 mai, les forces vives de l’Océan organisent donc une cérémonie en son honneur, pour remercier le chef de l’Etat d’avoir ainsi fait distinguer un des plus dignes fils du département. Car il a sans doute fallu que le président Paul Biya adoube sa candidature, pour combler cette vacance à la questure du Sénat. C’est l’occasion pour les populations de Kribi et des autres arrondissements de la circonscription de communier, dans une symbiose des cœurs, une osmose des esprits, en apportant unanimement leurs bénédictions à cet emblématique enfant de la contrée, qui donne là l’opportunité de gommer les aspérités, d’arrondir les angles, de dissiper les incompréhensions ou malentendus qui ont parfois divisé les élites de l’Océan. Au point qu’on eut à parler de guerre de clans, amplifiée par de féroces batailles politiques alors que tous appartenaient au même parti : le RDPC, qui ne saurait à cause de telles rivalités fractionner ses forces, donc s’affaiblir, en cette veille de grands enjeux électoraux où l’opposition est à l’affût, prête à tirer les marrons du feu en exploitant à son compte ce genre de frictions entre camarades.
Dans le département de l’Océan, certains ont voulu amplifier et se gausser d’une guéguerre qui existerait entre le ministre Jules Doret Ndongo et l’homme du jour, M. Mba Mba. Avec l’imagination fertile de leurs pensées tortueuses, c’est d’une langue vipérine qu’ils voulaient convaincre d’une telle inimitié que les deux auraient chevillée au corps, et dont la gravité les empêcherait de se voir même en peinture. Pourtant une évidence devrait d’emblée s’imposer pour réfuter ces assertions, et balayer du revers de la main ces prétendus conflits. Il s’agit de l’espace où les deux personnalités se meuvent et œuvrent, qui n’est pas le même.
En effet le ministre des Forêts et de la Faune a été porté sur les fonts baptismaux d’abord en qualité de secrétaire général des services du Premier ministre, avant d’accéder au gouvernement de la République. Pour ce diplômé de l’Enam, il s’agissait là de l’ascension administrative d’un haut commis de l’État promu pour ses compétences et sa rigueur professionnelle, dont la hiérarchie avait toujours eu à se féliciter, et que les usagers avaient toujours saluées. Quant à M. Mba Mba, c’est en tant que magistrat municipal qu’il se positionna dans le landerneau politique du département, en devenant maire de la commune-phare du département. Lorsqu’à la fin de son mandat le conseil municipal ne lui renouvela pas sa confiance, c’est le président de la République en personne qui remit en selle cet opérateur économique de premier plan, avec sa nomination comme sénateur du Sud. Région hautement symbolique, puisqu’étant celle de Paul Biya. Or bien qu’il s’agît d’un acte du chef de l’État tel qu’en dispose la Constitution, l’on est structurellement-là au cœur du pouvoir législatif, alors que le ministre Jules Doret Ndongo appartient à l’exécutif. Au lieu donc de se laisser distraire par des pêcheurs en eaux troubles, les populations de l’Océan devraient se montrer heureuses d’avoir l’un et l’autre, car il ne s’agit pas de jouer l’un ou l’autre. Pire, l’un contre l’autre.
Et c’est bien là le message que veut faire passer le Minfoff, qui a pris personnellement en mains l’organisation des cérémonies de ce GG mai à Kribi, belle leçon de maturité politique et message fort à l’endroit de ceux qui voudraient continuer d’agir dans l’ombre pour séparer les eux « frères ». Avec de tels leaders, plus que jamais, le département de l’Océan est debout. Riche de ses fils et filles, fier de leurs aptitudes, capacités et potentialités diverses, de leurs vues qui même un moment contradictoire, devraient finir par le consensus, car unité n’est pas uniformité.
Par Joseph Mbarga Ntsama