Le 16e sommet de la francophonie s’est ouvert le jeudi 11 octobre en Cours à Erevan, la capitale de l’Arménie. Un sommet assombri par la perspective de l’élection du secrétaire Général
La rhétorique des discours enflammés, inspirés et magnifiant tous l’organisation de la francophonie n’ont pas réussi à décrisper l’atmosphère lourde qui régnait dans la salle de conférence de la capitale arménienne. Et pour cause : la Secrétaire générale sortante, la canadienne d’origine Haïtienne, Michaëlle Jean, avait, quelques jours auparavant été lâchée par son pays le Canada et ne pouvait plus compter sur le soutien des pays francophones de l’Union africaine, tous portant la candidature de la Rwandaise Louise Mushikiwabo. Aussi, dans un discours très offensif, Michaëlle Jean a dénoncé " les petits arrangements entre Etats", au détriment de l’éthique qui devrait orienter l’organisation de la francophonie. Michaëlle Jean dira avec force conviction que la francophonie était moribonde, elle qui sacrifie les principes de liberté, des droits de l’homme et de la démocratie au nom de la politique politicienne. Elle dirigeait clairement ses attaques sur Emmanuel Macron de la France, sur le premier Ministre Canadien, Martin Trudeau, sans épargner sa concurrente Rwandaise Louise Mushikiwabo, dont le pays ne brille ni par la liberté, ni par le respect des droits de l’homme encore moins sur les pratiques démocratiques. Toutes choses contraires aux principes fondateurs de la francophonie qui n’a pas pour seule vocation de regrouper des pays ayant en partage le français. Elle se voulait jusqu’à présent, un club de peuples, un peu à l’image du Commonwealth, respectueux de la dignité humaine, de la liberté de l’homme et du choix de ses dirigeants. Michaëlle Jean n’était pas la seule à dénoncer l’attitude de la France et du Canada, à l’ouverture du sommet d’Erevan. Un malaise généralisé plombait ce sommet. Certains fustigeant à l’ombre des couloirs, l’humiliation de la canadienne au profit d’une femme dont le pays est loin d’être un modèle dans les principes fondateurs de l’organisation.
Louise Mushikiwabo est donc la nouvelle secrétaire générale de l’OIF. La France, qui pourtant affirme ne pas être l’épicentre de la francophonie l’a voulue ainsi. La "real politik" a prévalu. La France voulant réchauffer ses relations diplomatiques avec le Rwanda après le génocide de 1994 auquel elle a joué un rôle passif du « laisser-tuer ». Elle a tout aussi convaincu le Canada de ramer vers son sens et le forçant à retirer son soutien à sa compatriote en échange du soutien de son pouvoir pour l’obtention d’une place de membre non permanent à l’ONU.
De nouveaux membres au sein de la francophonie
De nouveaux membres ayant le statut provisoire d’observateurs au sein de la francophonie ont été accueillis : l’Irlande, la Gambie ; la République de Malte et la Louisiane, un Etat fédéré du Sud des Etats-Unis, ayant pour capitale Bâton-rouge. Pour l’histoire, cette ancienne colonie française au sein de la nouvelle-Orléans de 1682 à 1762 fut vendue à l’Angleterre contre 80 000 000FF.
Joseph Ntsama Mbarga
