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La Découverte Régionale : Monsieur,  présentez-vous à nos nombreux lecteurs : qui est Venancio Tomas Ndong ?

cien footballeur équato-guinéen, qui a joué au football dans la décennie des années 90. Et plus tard, comme de nombreux Africains, j'ai travaillé en Espagne. Puis je me suis établi à Malabo, quand je suis revenu d'Espagne. À mon installation à Malabo, j'ai créé l'école de l'académie CANESPORT en raison des multiples critiques que nous recevions au niveau de ceux qui nous prêtaient l’intention de ne pas vouloir nationaliser le secteur des dénicheurs de talent, jusque-là occupé par les non-Équato-guinéens. Ainsi a été montée l'idée de créer un centre de formation pour recruter des enfants, afin de développer une chaîne sportive nationale à travers l'académie.

La Découverte Régionale : Comment êtes-vous arrivé à la tête de la fédération équato-guinéenne de football ?

Il faut dire que ce poste suscitait l’intérêt de plusieurs personnes, notamment les membres de la fédération exécutive avec les deux précédents présidents. Dans ce cadre et pour de nombreuses raisons, c'est un membre tel qu'Andrés Jorge qui a également côtoyé l'actuel président sortant, qui  devait se présenter contre moi. Mais sur le choix des équipes et des supporters, tous voyaient le moment opportun pour qu’à travers cette élection, un footballeur dirige enfin la fédération de football de Guinée équatoriale. Ceci pour capitaliser nos valeurs et répondre aux aspirations des supporters de notre pays désireux de voir les spécialistes du ballon rond prendre les choses en mains, car toujours dans le passé cette fédération a été dirigée par d’anciens administrateurs. Puis la population a vu le moment opportun, en décidant qu'il était temps pour y placer une personne connaissant les maux dont souffre notre football, pour en avoir lui-même déjà souffert sur le terrain. La nécessité de se doter de nouveaux dirigeants à la fédération a ainsi pris corps, pour voir comment les choses allaient plus ou moins s'arranger.

 

La Découverte Régionale : Quand on sait qu'en Afrique le football connaît de nombreux problèmes tels que le clientélisme, la mafia, la corruption et autres, quelles ont été les motivations réelles ou concrètes qui vous ont poussé à vous présenter à la présidence de la FEGUIFOOT ?

Oui, comme je le disais dans la première question, il arrive généralement un moment dans la vie où il faut faire la part des choses. C'est toujours un projet d'être président de la FEGUIFOOT, et c’est certains soutiens inconditionnels qui m’y ont incité. Car au début tout ce qui m'intéressait, c'était la promotion de l'académie. Ce qui était pour moi difficile d’opérer un choix, car elle avait déjà des engagements internationaux que je me devais de tenir. Je ne voyais donc  pas comme opportun de chercher à occuper des responsabilités à la FEGUIFOOT, en laissant le conservatoire de côté. C'est du reste pourquoi les années précédentes je n’avais pas postulé,  faisant au demeurant beaucoup confiance aux autres, les amis, pour conduire les choses dans la bonne direction. Mais lorsque les uns et les autres estiment que vous êtes l’homme de la situation, il y a un temps où il faut se jeter à l’eau. Si  à ce moment-là l’intéressé ne prend pas la décision de se présenter, cela ne lui sera pas pardonné. Il est évident que mes affidés considéreraient cela comme une trahison, et m’en auraient voulu de les abandonner en quelque sorte, au regard de l’enjeu. Quant aux problèmes de corruption, beaucoup y sont impliqués sur le continent africain, ce n’est pas une affaire seulement locale. Dans notre fédération, une plus grande implication des autorités dans les affaires internes de la FEGUIFOOT est souhaitable comme le pense la FIFA, qui exige beaucoup du gouvernement en ce sens. Mais notre gouvernement est un exemple spécial sinon unique, pour son soutien multiforme à la FEGUIFOOT. Car mis à part la petite aide de la FIFA et de la CAF, notre gouvernement est très impliqué dans le sport et donne déjà beaucoup d'argent pour développer les sports. En dehors de cette aide, ils n’ont pas besoin d'être impliqués dans des dossiers qui n'ont rien à voir avec le gouvernement. La FIFA devrait se demander quel est son rôle ? Et quelle est la sphère d'influence dans une fédération de football ? Ce qui donne à comprendre de quels alliés aujourd'hui, notre gouvernement a besoin comme dans la vulgarisation de l'aide au développement de notre pays. Il y a donc une raison très concrète faisant que les choses aillent bien. Oui, mais aussi, le gouvernement attend les résultats positifs de l'argent et des fonds qu’il verse aux fédérations, pas seulement dans le football. Aussi tous sont-ils appelés à en faire bon usage.

 

La Découverte Régionale : Pouvez-vous nous parler de l'état des lieux lorsque vous êtes arrivé au pouvoir ?

La FEGUIFOOT a pas mal de problèmes, on subit les dettes devant la FIFA pour le manque de transparence des fonds qu'ils ont envoyés ces dernières années. Donc, cela a amené la FIFA à se passer un peu de nos services et nous travaillons actuellement avec elle pour essayer de leur montrer une autre façon de pouvoir bien faire les choses, afin de faciliter notre rôle et notre travail. C'est pourquoi une mission de la FIFA qui vient de quitter Malabo, a démontré la responsabilité des auteurs du passif, après avoir vérifié quelle est la situation actuelle par rapport à ce que j'ai trouvé. Après cela, je peux me déclarer très satisfait de pouvoir partir sur des bases saines.

 

La Découverte Régionale : Vous avez hérité d'une maison sale : quelles sont les principales actions auxquelles vous comptez contribuer comme solutions immédiates ?

La seule façon d'essayer de se concentrer un peu sur les problèmes que j'ai trouvés est de rapprocher l'homme du gouvernement, qui est le meilleur parrain, comme il l'avait dit auparavant. Faites-lui voir qu'il existe maintenant une autre façon de renforcer la confiance qui a déjà été perdue dans le gouvernement par le passé. Et je crois que le travail que font les équipes nationales en CAN est aussi fortement motivé par notre gouvernement pour qu'il s'implique à nouveau pleinement dans la fédération. En tant que notre seul sponsor principal.

Au niveau de la FIFA et de la CAF, il affiche désormais une image de transparence et nous prêtons main forte pour que nous puissions recommencer à travailler main dans la main et essayer de soustraire tous les projets qui appartiennent à la Guinée équatoriale, à la FIFA et à la CAF. Et la seule façon de procéder est de faire les choses avec transparence, pour que les gens voient notre sérieux.

 

La Découverte Régionale : Quand on sait qu'en Afrique l’immixtion des gouvernements dans les affaires de la gestion sportive en football est quelque chose de récurrent, comment pensez-vous atteindre vos objectifs ?

Nous travaillons en synergie avec le gouvernement. Notre gouvernement est une entité qui avant de prendre une décision, s'il doit par exemple formuler quelque chose en sport, c'est toujours après avoir consulté les acteurs sociaux. Quelles sont sa portée et ses influences, où s'étend son pouvoir pour pouvoir remédier à toute situation qui survient dans la fédération ? Alors aujourd'hui puisque je suis président (et même bien avant d'être président) je ne suis pas inconscient des problèmes que nous avons eus. Nous présumons que notre gouvernement ne fait pas d'interférence dans la fédération ; mais plutôt comme toute institution où il met de l'argent, ils ont le droit d’exiger l'utilisation de ces fonds dans les normes. Par conséquent, cela ne s'appellerait pas ingérence. Mais plutôt celui qui investit doit savoir quand il investit, comment ces fonds sont utilisés par les bénéficiaires, plutôt que de dire ingérence…

 

La Découverte Régionale : Le Nzalang nacional a réalisé une performance historique lors de sa troisième participation à la phase finale de la CAN. Quelle a été la méthode utilisée pour parvenir à un tel succès, et votre apport personnel à ces appréciables résultats ?

Eh bien, en premier lieu, je prends le principe des valeurs fondamentales qui me caractérisent. Je suis d'une famille chrétienne de père et mère, et tout ce que je fais dans la vie, je le place sous les auspices de Christ et Dieu notre Seigneur. Je dirais humblement que Dieu nous a permis d’avoir les résultats enregistrés. Ce qui est aussi le fruit de ce que nous avons investi pendant de nombreuses années. Pour moi cela n'a pas été facile, car j'ai hérité de la fédération deux semaines avant le match décisif contre la Tanzanie. Ce qui ne m'a pas laissé le temps de me poser les questions nécessaires, mais ça s'assume. Et comme je vous l'ai dit au début de cette question, avant j'ai mis tout devant Dieu notre Seigneur. Nous étions à la dernière CAN pour écrire et faire l'Histoire, par la grâce de Dieu nous y sommes parvenus.

 

La Découverte Régionale : Les fédérations sportives africaines sont plutôt dirigées par des jeunes à la présidence, par exemple Samuel Eto'o, sans oublier Didier Drogba et El Hadj Diouf du Sénégal, qui aspirent à prendre les choses dans leur pays respectifs. Quel est le commentaire que vous inspire cet état de chose dans la révolution ?

Normalement, bien qu'officiellement on ne le dise pas à la FIFA, chaque année il y a des milliers et des milliers d’anciens joueurs qui se retrouvent sans travail.  C’est pourquoi je les encourage à postuler pour des responsabilités administratives, déjà auprès des fédérations. Les joueurs ne devraient plus devenir des chômeurs après avoir pris leur retraite du football, et je pense que la chose la plus exacte est que les fédérations soient dirigées par les joueurs de football, par des sportifs. Lorsque ces derniers arrivent aux affaires, ils ont alors beaucoup plus de sentiments, car ils transmettent leurs valeurs acquises par le passé en tant que joueurs, et actuellement en tant que dirigeants de football. Ils ont, plus que quiconque, un grand feeling dans le sport et surtout dans le football. Mais donc, si maintenant une nouvelle génération essaie de coiffer les fédérations africaines, il est à souhaiter que ces anciens joueurs vont inculquer leurs valeurs passées de footballeurs dans leurs responsabilités de managers. Et il n’y a pas que le football, avec par exemple le cas des Espagnols : bien que 85 % d’entre eux soient des férus de football, parmi ces gens il y en a qui dirigent ou travaillent pour d’autres disciplines sportives, et pas seulement le football. On peut donc voir un amoureux du ballon rond diriger une fédération d'athlétisme et ainsi de suite, comme aussi en Amérique Latine.

 

La Découverte Régionale : Quel commentaire faites-vous, Monsieur le Président, concernant l'organisation de la Can 2022 par le Cameroun ?

Eh bien, au niveau de la sécurité nous avons trouvé que le Cameroun, c'est un pays très sûr, nous ne nous sommes pas sentis en insécurité la nuit. Dans la journée on avait eu des problèmes d'agressivité avec certains gens, ou encore contre des dirigeants qui s'amusaient dans des bars. Pour la CAN proprement dite, il y a eu des arbitrages polémiques tel que lors du match Tunisie/Mali. Ou encore comme le match Guinée équatoriale contre Côte d'Ivoire. Les fameuses mains marquant des buts ou la disqualification de certains joueurs pour cause de Covid, auront causé des polémiques relevant des médecins ou de l'arbitre, toutes choses qui sont normales dans le football. Mais le football est ce sport où des personnes investissent plusieurs millions. Il faut donc que les gens puissent profiter du bon temps et de bon spectacle. Par conséquent, nous devons mettre l’accent pour la tenue de compétitions toujours plus sérieuses. L'organisation doit beaucoup suivre les arbitres pour ne pas gâcher la fête et nous gâcher la fête. Il est important que les arbitres continuent d'être suivis de près, car ce sont eux qui permettent d’assurer le spectacle, dans le fair-play, par leur impartialité. Donc à un tel niveau, je  pense que la compétition se développe très bien, et en termes d’image  le Cameroun a montré au continent africain, et au monde en général, de quoi il est capable. Ce qui fait la fierté de toute notre sous-région.

 

La Découverte Régionale : Monsieur le président, avons-nous omis un aspect que vous voudriez bien évoquer ?

Je veux d'abord, au niveau national, demander au gouvernement de mon pays, sachant tout ce qu'il a fait dans le sport et voyant les résultats qu'obtient le Nzalang, de s'impliquer bien plus dans la promotion du football. Car au-delà du sport il s’agit aussi de culture, de brassage d’humains, le sport-roi étant un facteur d’unité par excellence. Ensuite, je demanderais à mon gouvernement de tout donner pour une présence désormais régulière dans les Coupes d'Afrique, pour renforcer notre ligue dans toutes les catégories ; afin que nous continuions à faire sortir davantage de joueurs professionnels pour développer leur carrière sportive dans les différents pays du continent européen et pourquoi pas, dans le monde entier. Tous les pays ont beaucoup investi au niveau du football,  mais n'ont pas fait beaucoup de résultats. Toutefois il n’y a plus de petit pays, au regard des avancées enregistrées par les uns et les autres. Donc désormais, chaque nation africaine peut légitimement aspirer à représenter le continent même être en phase finale de la Coupe du monde, quelle qu’elle soit : Afrique du Sud, Togo, Angola, Bénin et autres...

 

La Découverte Régionale : Merci beaucoup, Monsieur le Président, pour votre disponibilité.

                                                                                   Interview réalisée par Joseph Ntsama Mbarga 

 

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