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La solidarité gouvernementale ne se ressent pas assez pour ce qui paraît désormais comme une cause nationale, laissant même planer de plus en plus, le spectre des émeutes dites de la faim, de février 2008. Le ministre du Commerce est devenu la victime expiatoire d’une situation dont il n’a pas la pleine maîtrise.

La cote d’alerte est presqu’atteinte. De jour en jour, les prix des produits de grande consommation flambent. Presqu’aucun produit ne résiste plus à cette vague de surchauffe, notamment les produits alimentaires. Aux effets néfastes de la pandémie du coronavirus sur le commerce international, s’est ajoutée la recherche du gain facile par certains commerçants véreux et c’est le panier de la ménagère qui trinque. Les regards restent tournés vers le gouvernement, surtout le ministre du Commerce, qui ne cesse de multiplier des initiatives pour endiguer ce phénomène de hausse vertigineuse des prix dans nos marchés. Mais, face à ce phénomène qui laisse désormais planer le spectre des émeutes dites de la faim, de février 2008, la solidarité gouvernementale ne semble pas de mise. Le ministre du Commerce est devenu la victime expiatoire d’une situation dont il n’a pas la pleine maîtrise. Ses collègues de l’Agriculture et du Développement rural, de l’Élevage, des Pêches et des Industries Animales, semblent aphones sur la question de la hausse généralisée des prix dans les marchés, une situation pourtant fortement liée au déficit de production locale de certains produits de grande consommation.

Heureusement que, pour l’instant, les consommateurs semblent se contenter des explications des principaux acteurs du secteur du commerce au Cameroun. Notamment, les importateurs. Ces derniers qui soutiennent que la hausse des prix des matières premières et autres intrants observée sur le marché international en 2020 du fait de la pandémie de Coronavirus, s’est poursuivie en 2021. À cela, il faut ajouter l’explosion des coûts du fret pour comprendre le renchérissement des prix des produits importés. L’impact est conséquent dans un pays comme le Cameroun qui nourrit les trois quarts de sa population grâce aux importations. Pour ce qui est du riz, par exemple, la production locale couvre à peine le quart de la demande. Le gap est comblé par des importations qui se sont situées à 320 000 tonnes rien qu’au cours du premier semestre 2021, selon l’INS.

Le 9 novembre 2021, à propos de cette hausse généralisée des prix des matières premières et intrants sur le marché mondial, le Groupement Inter-patronal du Cameroun (GICAM) indiquait que les entreprises de divers secteurs d’activités sont exposées à la hausse sans précédent, avec une inflation pour les intrants variant de 15 à 50%, selon le secteur d’activité. Le fret quant à lui a connu des variations allant de 20 à 400%. Cela fait peser de grands risques sur la rentabilité et la survie de ces entreprises. A la suite du GICAM, le Groupement des Industries meunières du Cameroun (GIMC), représentant 70% de la filière, a suspendu ses livraisons de blé sur le territoire camerounais. Une mesure sensée limiter la portée des pertes que ses membres enregistrent depuis trois mois à cause de l’augmentation historique du coût du blé sur le marché international. Selon les statistiques du GIMC, la filière perd en moyenne 5 milliards de FCFA par mois depuis octobre 2021. Entamées en septembre dernier, des négociations avec le gouvernement ont donné lieu à certaines mesures qui sont jugées insuffisantes par les meuniers. Certains ont décidé d’augmenter de 3 000 FCFA le prix du sac de farine de blé de 50 kilogrammes, qui jusque-là se vendait à 19 000 FCFA.

 

À côté des allègements fiscaux dont bénéficient les acteurs économiques mais qu’ils jugent insuffisants, l’autre facteur d’inflation se trouve dans la pression fiscale. Amoindri par une situation sécuritaire et sanitaire défavorable pour son Trésor, l’État du Cameroun a fait grimper les prix de certains impôts au cours des dernières années, tout en élargissant son assiette fiscale. De nouvelles réglementations que les importateurs, les producteurs et les vendeurs répercutent sur les produits commercialisés au Cameroun. Le dernier facteur qui peut expliquer l’inflation des produits alimentaires dans le pays est la mauvaise foi des commerçants. « Certains parmi eux profitent de certaines informations ou situations comme la Covid-19 pour créer la pénurie. Ce qui entraine un renchérissement de leurs produits », soutient un responsable au ministère du Commerce (MINCOMMERCE). Qui souligne que les équipes de ce département ministériel travaillent d’arrache-pied au quotidien pour endiguer le phénomène.

                                                                                        Joseph Mbarga Ntsama

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